Le Parisien en Parle SOM’Art by ALLOmatelas
Som'art par allomatelas c'est l'arrivée du streetart dans un domaine qui n'a pourtant rien à voir : la literie. Michael Haziza invite des street artists à customiser les matelas et les sommiers de son showroom parisien pour donner une dimension arty à son métier connu de tous sous un angle plus strict. One art a day... Keeps the doctor away!

Le Parisien en Parle SOM’Art by ALLOmatelas. Des matelas mis à l’honneur par des street artistes, à découvrir dans notre showroom parisien…
Le Parisien en Parle SOM’Art By ALLOmatelas
Le matelas, une fois que tu y as goûté, tu ne peux plus t’en passer !
Non, le graffeur de Sevran Lask n’est pas devenu un adepte de la sieste permanente… mais de la peinture sur matelas ! Appeller aussi somart. On ne sait si la pratique fera tache d’huile dans le monde du street art, mais une cinquantaine d’artistes ont déjà répondu à l’invitation lancée par Michael Haziza.
Le jeune patron de l’enseigne ALLOmatelas, dont l’un des magasins est installé depuis 2010 à la Plaine-Saint-Denis, vient d’y ouvrir un show-room dédié à la literie version graffiti. Sous la marque Som’Art, le visiteur découvre des matelas pour bébés accrochés au mur comme des tableaux, mais aussi des cadres et têtes de lits explosant de couleurs…
« L’idée est venue en 2011, raconte Michael Haziza. Dans le cadre du Téléthon, on avait organisé une vente aux enchères de petits matelas, peints par une quinzaine d’artistes. Elle a rapporté 10 000 €. » Le projet a fait son chemin… L’an dernier, Mickaël Haziza a donc sollicité des graffeurs et artistes de rue.
zPeindre des matelas, voués à devenir œuvres décoratives
Parmi eux, quelques pointures tels que le réputé C215, auteur d’une impressionnante tête de lit devenue… tête de tigre ; ou encore Toxic, précurseur du street art aux Etats-Unis. Le cahier des charges était minimal : peindre des matelas, voués à devenir œuvres décoratives ; ou transformer un lit banal en une pièce unique.
C’est cette dernière option qui a séduit le peintre Zalez, qui a jeté son dévolu sur une tête de lit de forme irrégulière, à l’aide de ses pochoirs : « C’était un challenge. J’avais beaucoup travaillé en amont sur des croquis. Mais j’ai été confronté à des difficultés inattendues. Le similicuir n’absorbait rien. Il fallait réfléchir en trois dimensions, imaginer d’où on regarderait le dessin… »
Lask a lui aussi réalisé une tête de lit, et peint tout un mur de matelas : « Je me suis pris au jeu, en conservant mon univers », glisse-t-il. Sa production est exposée en bonne place dans le show-room, qui abrite au total une centaine d’œuvres. « Chacune est unique », souligne Mickaël Haziza, l’œil brillant.
Saint-Denis, samedi. Le peintre Zalez a réalisé cette tête de lit. (LP/G.B.)
Saint-Denis, samedi. Le graffeur Lask devant son « mur de matelas ». (LP/G.B.)
Le concept séduira-t-il les amateurs d’art… et les gros dormeurs ?
En trois semaines, quatre matelas et deux lits ont été vendus. Mickaël songe déjà à recourir à la sérigraphie, pour produire plusieurs exemplaires d’un même modèle. Cela permettrait de faire baisser les prix, pas forcément à portée de toutes les bourses : il faut compter au moins 600 € pour un matelas tableau. Et de 5 000 à 15 000 € pour un lit.
Som’Art, 60, avenue du Président-Wilson, Saint-Denis. Du lundi au samedi, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 19 heures.